L’éolien et la sortie du nucléaire

SORTIE DU NUCLéAIRE • La stratégie du Conseil fédéral renforce la position des opposants au projet du Schwyberg.

"Afin de sortir du nucléaire, outre les économies d’énergie et un renforcement de l’hydraulique, «un développement conséquent des nouvelles énergies renouvelables est requis, premièrement dans le photovoltaïque, suivi de l’usage décentralisé de la biomasse et enfin de la géothermie.» Telle est la recommandation des experts de l’EPFZ. L’éolien suisse n’a même pas sa place sur le podium des énergies vertes.

Verdict confirmé par le Conseil fédéral misant sur les technologies permettant un apport stable en courant écologique. Notre pays n’étant pas gâté par les vents, l’éolien ne peut fournir qu’une quantité très marginale et sporadique d’électricité. Le tout accompagné, dans nos Préalpes, de conséquences environnementales particulièrement sévères sur la faune et le paysage.

Le site industriel surplombant le Lac-Noir, avec ses neuf engins d’une hauteur du double de la cathédrale chacun, couvrirait à peine 2% de la consommation du canton. Il faudrait construire un tel site tous les 18 mois pour simplement pallier la croissance annuelle. En cumulant avec les sites de la Berra et du Cousimbert (près d’une vingtaine d’éoliennes géantes), on n’atteindrait même pas les 3%.

Transformer pour presque rien nos Préalpes en un Golgotha du renouvelable est une erreur de stratégie. L’éolien divise alors que le solaire fédère et est porteur d’avenir. Se tromper de priorités retarderait d’autant la sortie du nucléaire. Renoncer au Schwyberg tout en se concentrant sur les économies d’énergie, le solaire, la biomasse et la coopération internationale constitue un recentrage indispensable à une politique énergétique efficace, respectueuse de l’environnement et des hommes."

Laurent Bardy,

membre de l’Ass. Sauvez les Préalpes, Fribourg, 26 avril 2012

Source et original : courrier des lecteurs, La Liberté