Halte à l’éolien industriel alibi

Ouf! Les associations concernées ont eu le courage de se lancer dans la bataille de l’opposition au site éolien industriel du Lac-Noir («LL» 18.09). Bravo et tant pis pour les esprits chagrins qui les critiquent, oubliant que c’est grâce à elles que des sites parmi les plus beaux du pays ont été préservés. Citons simplement la sublime Greina et les magnifiques coteaux de Lavaux!

Les derniers rapports dans le domaine des énergies renouvelables mettent l’accent sur le solaire, sur la biomasse, sur la géothermie, sur les pompes à chaleur avec couplage sur le solaire. L’éolien vient bien loin, comme dernière urgence. La Suisse n’est pas un pays à éoliennes, à quelques rares exceptions près. Et tout indique que les Préalpes ne font pas partie de ces exceptions. Alors que les moyens tarissent déjà dans l’incitation aux propriétaires pour l’installation des capteurs solaires, voilà que notre régie d’Etat (78% en main des contribuables) prévoit d’investir des dizaines de millions dans un site éolien industriel alibi dont la rentabilité est plus que problématique, met en péril une faune rare et défigure un des fleurons de nos paysages.

On aurait pu s’attendre qu’avant de massacrer notre environnement, nos autorités, qui pourtant sont maintenant teintées de vert, auraient exigé que Groupe E utilise en premier lieu le toit de son immeuble administratif pour fabriquer du courant solaire! Mais non, il y pousse de l’herbe qui ne nourrira même pas nos vaches! Ne serait-ce pas au peuple de dire s’il accepte de voir son cadre de vie défiguré pour un souffle de vent?

Pierre Marchioni,

Fribourg, 4 octobre 2012

Source et original : courrier des lecteurs, La Liberté